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Une tutrice sévère, mais juste

17 avril 2024

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Flutura Vanderhaegen est arrivée en Belgique à 9 ans, après avoir fui la guerre dans son pays, au Kosovo. Aujourd’hui, c’est une coiffeuse et entrepreneuse accomplie, à la tête de son propre salon Flu Hair & Make-up, dans le village de Burst (Erpe-Mere) en Flandre orientale, qu'elle a récemment étoffé d’un espace beauté. Nous sommes allés lui rendre une petite visite.

 

Flutura était en troisième primaire quand elle a dû quitter son pays en guerre. En Belgique, elle a suivi des études de coiffure, un choix qu’elle n’a jamais regretté. Une fois son diplôme en poche, elle a commencé à travailler comme coiffeuse à domicile. Il y a neuf ans, elle a franchi le pas en ouvrant son propre salon. Flutura Vanderhaegen : « Je travaille entre-temps avec une équipe de 4 personnes ! Depuis février, nous avons élargi l’espace coiffure d’un salon de beauté. L’idée est née de mon envie d’offrir à ma clientèle un concept global. Nous proposons aussi des massages, des soins du visage… Notre but est que nos client·e·s — femmes, hommes et enfants — se sentent à leur top en sortant de chez nous. Nous organisons aussi des ateliers pour, par exemple, apprendre à bien se maquiller ».

 

Fan de l’apprentissage en alternance

Un des fils rouges de l’histoire de son salon est le recours à des étudiant·e·s en alternance, qui viennent ici acquérir de l’expérience. En tant que tutrice, Flutura Vanderhaegen est convaincue des bienfaits du concept. « C’est un système gagnant pour toutes les parties. Personnellement, cela m’a permis d’agrandir mon salon lorsque je n’avais pas encore d’employé·e. Quand on est seul·e au salon, on dispose de très peu de marge de manœuvre. L’aide apportée par les étudiant·e·s en alternance m’a permis de dégager du temps pour grandir et accepter plus de client·e·s. Leur présence a joué un rôle essentiel dans l’évolution du salon. Pour les coiffeur·euse·s qui travaillent seul·e·s, l’aide de jeunes en alternance peut faire une énorme différence en termes de charge de travail. Mais en réalité, cela vaut pour tout type d’entreprise. Vous pouvez former votre étudiant·e en vue de le ou la laisser reprendre certaines tâches de coiffure. Il ne faut pas prendre des jeunes en alternance pour faire le ménage ! Laissez-les essayer des choses et apprenez-leur les bons gestes. Si vous prenez votre rôle d’accompagnateur·trice au sérieux, ils et elles deviendront vite de véritables collaborateur·trice·s. Cela demande certes un peu d’investissement, notamment en temps pour donner les explications nécessaires, mais cela vaut certainement la peine. Le bilan est toujours très positif. »

 

Sévère, mais juste

L’apprentissage en alternance n’apporte pas que des avantages au salon. Les étudiant·e·s en retirent aussi beaucoup. Flutura Vanderhaegen : « En tant que mentor·e, on a ainsi la possibilité de partager ses connaissances avec des jeunes et d’aider le secteur à aller de l’avant. Un·e élève en coiffure ne peut pas tout apprendre à l’école. Il faut passer du temps dans un salon pour découvrir et maitriser toutes les facettes du métier. La réalité pratique est très différente de ce que l’on apprend sur les bancs d’école. Prenez l’aspect social : ici, les jeunes apprennent comment se comporter et s’entretenir avec les gens. J’y consacre aussi de l’attention. Je suis une tutrice assez sévère (rires). Si je vois ou j’entends quelque chose qui n’est selon moi pas acceptable, j’en parle immédiatement à l’étudiant·e. Et ils et elles apprécient cette manière de faire, car tous et toutes repartent avec un sentiment positif à la fin du stage ».

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