Quand coiffure et bien-être ne font qu’un

Aujourd’hui formateur chez Febelhair, Ghislain Léger a étudié la coiffure en alternance en France, son pays d’origine. Rapidement, son talent s’est vu récompensé de nombreux prix lors de concours, et ce dans divers domaines tels que les coupes et chignons de mariage. Après avoir travaillé trois ans en France, il est venu s’installer dans notre pays, et plus précisément à Liège.

En Belgique, Ghislain Léger a fait la connaissance de Mike Carpino, lui aussi formateur chez Febelhair. « Nous organisions ensemble des évènements d’entreprise, des séances photos… En 2012, je me suis lancé comme indépendant et j’ai ouvert mon propre salon. Aujourd’hui, une équipe de sept personnes y travaille, deux étudiants suivent une formation auprès de l’IFAPME, l’institut wallon de formation en alternance. D’entrée de jeu, j’ai posé les jalons qui continuent aujourd’hui de former notre fil rouge, avec entre autres le début de ma longue collaboration avec la marque belge HAIRborist. J’ai toujours préféré les teintures naturelles qui pour moi permettent de ne pas modifier la fibre capillaire et donc de préserver la beauté du cheveux. Les produits avec lesquels je travaille répondent à tous mes critères à cet égard. Nous chouchoutons nos client·e·s en recourant à l’aromathérapie grâce aux synergies d’huiles essentielles adaptées au cuir-chevelus, cheveux ou émotions du moment durant un massage offert à chacun.e. Nous appliquons aussi cette dimension écologique à d’autres aspects du salon. En travaillant par exemple avec des produits que le client peut remplir, nous évitons le gaspillage de plastique. Nous proposons exclusivement des produits respectueux de l’environnement, mais aussi des cheveux et de la peau, labellisés éco-garanti. »

Philosophie ayurvédique

En 2016, Ghislain Léger a élargi son salon en s’encadrant d’une équipe d’esthéticiennes et de masseuses, qui n’utilisent, elles aussi, que des produits écologiques : « Elles recourent par exemple à des huiles essentielles ou des eaux florales issues d’une extraction manuelle, sans le recours d’aucune machine. Nous travaillons entre autres avec Lakshmi, une gamme italienne de produits de beauté basés sur la philosophie ayurvédique. Pour nos manucures, nous n’appliquons pas d’ongles artificiels, mais recourons aux vernis végans et autres produits de la marque française Manucurist. »

Sabre Japonais

En 2019, le salon a franchi une nouvelle étape clé : « Cette année-là, j’ai suivi une formation en coupe énergétique de l’académie Jill Andrieu, une approche holistique à l’effet curatif », raconte Ghislain Léger. « Cette technique comprend notamment un massage crânien et la coupe des cheveux à l’aide d’un tantõ, un petit sabre japonais. Les vibrations qu’il émet permettent de libérer les blocages émotionnels et toxines accumulés par le cheveux. Tout se passe dans des cabines privées. L’aménagement du salon contribue aussi à l’expérience globale, avec un net accent sur la nature : du bois, beaucoup de lumière, de la sobriété… Nous voulons être plus qu’un simple salon dans lequel on fait un rapide saut pour une coupe. Nous proposons un véritable espace bien-être dans lequel la beauté et la détente occupent une place centrale. À travers les formations de la Febelhair Academy, dans lesquelles nous accordons une importance croissante à cette touche supplémentaire, nous remarquons que de plus en plus de coiffeur·euse·s s’y intéressent. Et je pense que cette tendance peut, dans une certaine mesure, dessiner l’avenir des salons de coiffure. Pour le moment, il ne s’agit encore que d’une pratique de niche, mais on observe une évolution dans ce sens. Dans notre société, où tout va de plus en plus vite, les gens ont de temps en temps besoin de calme. Les client·e·s recherchent davantage qu’un look tendance : ils et elles aspirent à un moment pour eux ou elles. Et c’est ce que nous leur offrons. Et comme nous proposons des traitements végétaux, ceux-ci durent de toute façon plus longtemps. »

Du pain sur la planche

Concernant l’avenir, Ghislain Léger ne manque pas d’ambitions : « J’espère surtout pouvoir conserver mon équipe. Parallèlement, je veux continuer de m’investir dans mes formations auprès de Febelhair Academy. Il y a encore beaucoup de pain sur la planche. On remarque ainsi qu’il est encore nécessaire de sensibiliser les jeunes coiffeur·euse·s à cette « autre » approche, avec des concepts davantage inspirés de la nature. La place centrale du ou de la client·e et de son bien-être doit aussi être accentuée, sous la forme d’une approche plus individuelle, comprenant des services adaptés. L’enseignement proposé n’accorde par exemple pas encore suffisamment d’importance à la coloration végétale. Les choses bougent un peu, mais c’est encore très lent. Il nous reste donc encore de nombreuses montagnes à déplacer, mais nous sommes prêts à relever le défi ! »