Il y a dix ans environ, Gitte Gys ouvrait son premier salon de coiffure à Geel, intitulé Sizzors. Mais après quelques années, le moment était venu pour elle de franchir une nouvelle étape. Alors que Sizzors s’adressait à un public large, Gitte décida d’ouvrir un nouveau salon entièrement consacré à son amour de toujours : les colorations. C’est ainsi que Colorbar by Gitte vit le jour.
« Comme beaucoup de coiffeurs et coiffeuses, j’avais un peu peur de faire quelque chose de “différent”. Je craignais de perdre des client·e·s, mais à un moment donné, j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis lancée. J’avais suivi plusieurs cours et avais rencontré une foule de personnes inspirantes, ce qui m’a permis, au fil des ans, de gagner beaucoup de confiance en moi. Aujourd’hui, Colorbar existe depuis quatre ans et je n’ai encore jamais regretté mon choix. Cette expérience montre une fois de plus qu’il faut oser se démarquer en tant que coiffeur ou coiffeuse. N’hésitez pas à viser un groupe cible spécifique. L’important n’est pas toujours d’avoir beaucoup de client·e·s, mais plutôt d’attirer la bonne clientèle pour votre concept. »
Une expérience globale
La couleur a toujours été une passion pour Gitte. « Depuis toute petite, je suis fascinée par la couleur », raconte-t-elle. « Je voulais même d’abord suivre une formation artistique. Ceci dit, ma spécialisation en balayages blonds est, elle, en partie née d’une nécessité. En tant que blonde, j’avais moi-même de grandes difficultés à trouver un salon qui puisse bien prendre soin de mes cheveux. Je me suis dit que je ne devais pas être la seule dans le cas et j’ai décidé d’ouvrir un salon axé sur cet aspect du métier. » Mais Colorbar by Gitte tient à proposer plus que de belles colorations. « De nos jours, un salon doit offrir quelque chose de plus », annonce-t-elle. « C’est ainsi que je consacre beaucoup d’attention au ressenti de mes client·e·s. L’expérience vécue dans mon salon occupe une place centrale, chacun·e doit se sentir comme à la maison. C’est aussi pour cette raison que je suis seule à y travailler. L’aménagement intérieur contribue à l’atmosphère générale. J’ai opté pour des tons rose pastel, des couleurs apaisantes qui plaisent beaucoup à mon public très majoritairement féminin. Le parfum qui règne joue aussi un rôle important. Je choisis expressément des fragrances douces et sucrées, qui correspondent bien à mon intérieur. »
Partage de connaissances
Mais les projets de Gitte ne se limitent pas à son Colorbar. « Du mardi au vendredi, je travaille au salon, et le lundi, je donne des formations à des collègues, tant dans mon salon qu’ailleurs. J’interviens dans tout le Benelux en tant qu’artiste pour la marque Redken. Ce faisant, je remarque que beaucoup de collègues ont peur de se lancer dans une nouvelle aventure et de suivre leurs rêves. Ce n’est pas la créativité qui leur manque, mais souvent l’audace d’entreprendre. Et parfois aussi les connaissances. C’est sur la base de ce constat que j’ai eu l’idée de mettre mon savoir-faire au service d’autres coiffeur·euse·s. C’est ainsi que Soulful Growth est né. Avec ce concept, je ne voulais pas uniquement partager mes connaissances techniques, mais aussi mon expérience sur le plan professionnel et personnel. Nous accordons ainsi notamment de l’attention à la résilience physique et mentale. En tant qu’entrepreneur·euse, il est essentiel de se fixer des limites et de se protéger. Pour ce faire, il faut disposer de la mentalité adéquate et faire preuve d’une certaine discipline. Autant d’aspects qui sont abordés lors des retraites professionnelles que nous organisons, aux côtés de thèmes tels que la durabilité ou la créativité. Nous proposons par exemple un cours de croquis, qui offre aux coiffeur·euse·s l’opportunité de sortir de leur zone de confort. »
Caisse de résonance
Pour Gitte, partager ses connaissances avec d’autres professionnel·le·s de la coiffure est primordial. « Je nous considère comme des collègues et non comme des concurrent·e·s. En fin de compte, nous partageons toutes et tous la même passion pour les cheveux. Chacun·e dispose de sa propre activité de niche ou spécialité et il y a suffisamment de travail pour tout le monde. Ensemble, nous sommes plus fort·e·s. Dans ma rue, il doit bien y avoir dix salons de coiffure. Si quelqu’un devait manquer d’un produit, il ou elle peut toujours venir m’en demander. Ma porte est aussi toujours ouverte pour des conseils en matière de colorations », confie Gitte. Une de ses grandes ambitions est donc de contribuer à développer et renforcer la communauté des coiffeur·euse·s. « J’aimerais créer un réseau au sein duquel chaque professionnel·le pourrait servir de caisse de résonance pour les autres. Je remarque que c’est quelque chose qui manque, en particulier pour les plus petits salons, que ce soit sur le plan professionnel, créatif ou dans une foule d’autres domaines pertinents pour notre branche. Si je peux y apporter ma modeste contribution, j’aurai accompli ma mission ! »
