Non genré, végane, dreadlocks et bien plus encore
C’est en 2007 que Lieve Michiels a ouvert son salon de coiffure Cut, Paste & Paint, au centre de Gand. Bien vite, elle a dû se mettre en quête de collaborateur·trice·s pour répondre à l’énorme succès de ses coiffures funky devenues sa marque de fabrique. Entre-temps, le salon a déjà déménagé dans un espace plus grand et Lieve, qui s’est vue contrainte de faire un pas de côté pour des raisons de santé, emploie une large équipe de coiffeur·euse·s parfaitement accordé·e·s.
Le moins que l’on puisse dire de Cut, Paste & Paint est qu’il ne s’agit pas d’un salon lambda. Leur spécialité ? Tous les types de coiffures texturisées un peu farfelues ou originales, les techniques de coloration inhabituelles ou encore les dreadlocks. Les prix non genrés sont également une des particularités du lieu. Lieve Michiels : « Je ne vois pas pourquoi une femme devrait payer plus qu’un homme. Cheveux longs ou courts, c’est la même chose, non ? (rires) Nous étions un des premiers salons de Gand à jouer pleinement la carte d’un lieu alternatif. Moi-même, j’ai toujours été un peu hors norme, donc mon salon devait forcément aussi être à part. Avant de suivre une formation de coiffure, j’étais dans la filière artistique. J’ai donc toujours eu ce côté créatif en moi. Même pendant ma formation en arts plastiques, j’étais toujours occupée à expérimenter avec les cheveux : des tresses, des dreadlocks… Comme je voulais travailler en tant que professionnelle, j’ai ensuite suivi une formation en coiffure. Après avoir travaillé six ans dans des salons, le moment était venu d’ouvrir ma propre adresse. Je suis fille d’un entrepreneur, donc j’ai l’esprit d’entreprise dans le sang. »
Respect des animaux
Outre l’ambiance unique du salon, Cut, Paste & Paint se distingue aussi par son engagement pour une approche respectueuse des animaux et végane. Lieve Michiels : « Je suis moi-même végane, donc il me semblait logique que mon salon soit aussi pro-végane et “cruelty-free”. Si vous pouvez employer des produits pour lesquels aucun animal n’a souffert, le choix est vite fait, non ? Heureusement, nous remarquons que de plus en plus de coiffeur·euse·s prêtent attention à ce genre de choses et que les client·e·s apprécient aussi toujours plus la démarche. La législation devient heureusement aussi plus stricte. C’est une évolution positive, mais on peut toujours faire mieux. »
Un pas de côté
Décembre 2016 marqua toutefois un tournant dans la vie de cette bouillonnante coiffeuse et, par extension, du salon. Ce mois-là, Lieve fut victime d’un infarctus, aux lourdes séquelles. Lieve Michiels : « Après une longue période de revalidation, je ne peux toujours pas travailler plus de huit heures par semaine. Mon niveau d’énergie est très bas, et ça ne va hélas plus s’améliorer. Si je ne me tiens pas à ce nombre d’heures, je le paie avec des migraines, des douleurs musculaires… Je me suis donc fait une raison et me suis retirée des activités quotidiennes du salon. »
"La spécialité de Cut, Paste & Paint ? Tous les types de coiffures texturisées un peu farfelues ou originales, les techniques de coloration inhabituelles ou encore les dreadlocks."
Une équipe de feu
Mais cela ne signifie pas pour autant que Lieve n’est plus active dans son établissement. Elle reste, dans la mesure du possible, impliquée dans l’organisation, l’administration, etc. Parallèlement, elle endosse le rôle d’« assistante virtuelle ». « J’aide les client·e·s à réaliser la coiffure de leurs rêves en procédant à des diagnostics en ligne », précise-t-elle. « La plupart des gérant·e·s de salon n’ont pas le temps de s’occuper de ce genre de choses et d’offrir de tels services supplémentaires. Pour le reste des activités, je peux heureusement compter sur une équipe de feu. Comme je ne peux moi-même qu’être présente de façon limitée, mon équipe veille à ce que tout marche comme sur des roulettes. Les tâches organisationnelles sont réparties entre tou·te·s et tous les talents sont mis à profit. »
Encourager la jeunesse
En complément de ses activités au salon, Lieve travaille aussi encore comme formatrice : « J’étais directrice artistique pour Tigi et Fudge Professional et maintenant, j’ai repris le travail pour ELEVEN Australia. Partager mes connaissances avec d’autres coiffeur·euse·s a toujours été une importante motivation pour moi. J’aime encourager et soutenir les jeunes qui débutent dans la branche et les voir évoluer dans leur métier. Au salon, nous travaillons aussi beaucoup avec des jeunes qui suivent une formation en alternance, ont un contrat de stage, etc. »
